Un peu comme une photo que je n’ai pas pu prendre, je revois cadette Tambouille, casquette vissée sur la tête, lunettes de plongée sur les yeux, enveloppée dans mon paréo, blottie contre moi, réfugiée dans une serviette, levant les yeux vers moi à chaque bourrasque et suppliant « maisonnnnn ». Pauvre bichette couverte d’exéma qui a refusé tout net de se plonger dans l’eau salé au bout du 2ème jour de torture et qui n’a même pas pu profiter des joies du sable à partir du 3ème jour car le vent venait régulièrement soulever des pelletés de sable et les projeter violement sur elle (et sur moi aussi au passage). En mère attentive que je suis, je lui ai infligé cela 1 h par jour afin qu’aîné Tambouille puisse profiter de sa planche de body board, des algues, de son masque et de son tuba, du sceau, de la pelle et du râteau et de toutes sortes de jeux de plage auxquels il participait avec très grand plaisir. Heureusement que papa Tambouille est revenu et a trouvé une plage de galet afin que cadette Tambouille puisse à nouveau profiter de la plage, chercher des coquillages, trifouiller avec la pelle, s’allonger sur sa serviette, courir loin de maman et même oser à nouveau mettre le bout des pieds dans l’eau.
Je me souviens des séances de vaisselle au camping, aîné Tambouille tout juste assez grand pour atteindre l’évier, l’éponge à la main, de la mousse jusqu’au coude et s’appliquant à nettoyer chaque ustensile avec soin. Dans le bac d’à côté, cadette Tambouille les pieds dans l’eau est affectée au rinçage pendant que Papa Tambouille s’occupe du séchage.
Je me souviens des douches prises chaque soir avec les enfants et de celles données au retour de la plage. Du plaisir de l’eau qui coule et de la difficulté à convaincre les enfants de laisser leur place un petit moment, histoire que moi aussi je puisse me doucher.
Je me souviens des enfants se jetant dans nos bras à chaque coup de tonnerre. Je me souviens qu’ils ont dit « Papi il appelle ça : le tambour qui appelle les escargots. » Je me souviens avoir lu une histoire avec un enfant qui a peur du tonnerre et des enfants qui crient « Nous aussi ». Je me souviens qu’après avoir lu l’histoire plusieurs fois, les enfants se sont endormis, malgré l’orage et les grondements.
Je me souviens d’avoir lavé les draps et le duvet d’aîné Tambouille à la laverie du camping et d’avoir complètement halluciné sur le prix. Même en comptant la lessive comprise, 8 euros la machine de 7kg c’est exorbitant.
Je me souviens d’avoir mangé les moules frites sur la terrasse du restaurant, malgré le froid et le vent. Je me souviens qu’aîné Tambouille avait le ticket numéro 3 et qu’il a vraiment profité de cette séance de trampoline élastiques. Je me souviens que nous avons regardé longtemps le sculpteur de ballons et aussi qu’il a fabriqué une moto au sommet du monde pour aîné Tambouille. Que le monde avait explosé avant que nous n’arrivions à la tente, qu’il n’y avait plus de pilote sur la moto 5 minutes plus tard, et que la moto elle-même n’était plus qu’un morceau de plastique informe le lendemain matin.
Je me souviens avoir fermé le coffre de la voiture sur mon nez. Je me souviens de ne pas avoir crié, d’avoir seulement un peu pleuré. Je m’en souviens d’autant mieux que j’ai encore un peu mal, 6 semaines plus tard.
Je me souviens d’avoir observé de loin papa Tambouille assis avec Aîné Tambouille sur les rochers, une canne à pêche à la main. Je ne me souviens pas avoir vu un poisson à leur retour.
Je me souviens avoir regardé « monstres et cie » au moins 3 fois en une semaine. Je me souviens m’être endormie et réveillée avec les enfants, et que cela était vraiment reposant.
Je me souviens être arrivé au camping avec la voiture pleine. Nous n’avons acheté sur place qu’une planche de body-bord, une canne à pêche, un petit arrosoir et une pelle en plus de l’équipement amené.
Je me souviens être repartie du camping avec 2 voitures pleines.
Je me souviens que nous avons entièrement vidé notre emplacement et tout rangé en moins d’une heure.
Je me souviens d’avoir pensé : « C’est vraiment une super idée de démarrer les vacances par une semaine de camping avec les enfants. L’année prochaine, on recommence. »
Bravo, quel courage!
RépondreSupprimerMyriam